C'est le procès d'une double-vie, qui s'est
ouvert à Bourg-en-Bresse. Pendant plus de 15 ans, Jean-Claude
Romand s'est inventé une carrière de médecin.
Il a dû répondre d'un quintuple assassinat.
La cour d'assises de l'Ain l'a condamné
à la réclusion criminelle à perpétuité,
assortie d'une période de sûreté de 22 ans.
L'avocat général Jean-Olivier
Viout avait requis cette peine contre Jean-Claude Romand, coupable
de " crimes commis en pleine connaissance de cause pour le
mobile le plus sordide, celui de l'argent ". Cette peine, il
la souhaitait assortie d'une période de sûreté
de 30 ans, mais il avait laissé " à la conscience
" de la cour d'assises le soin de la réduire, si elle
estimait devoir tenir compte de la personnalité " narcissique
" de Jean-Claude Romand.
Pendant les quatre heures d'un réquisitoire impitoyable et
tout au long des explications de ses deux défenseurs, l'accusé
est resté prostré sur son banc. Il ne s'est relevé
qu'à l'issue des débats pour " demander pardon
", un pardon dont son beau-frère lui avait dit la veille
à la barre que sa famille ne pouvait lui accorder.
De sa voix posée et basse, l'accusé a affirmé
" vouloir assumer le jugement et le châtiment ".
Aux parties civiles, il a dit que " leur souffrance l'habitait
nuit et jour ", tandis qu'à ses morts, " Flo, Caro,Titou,
mon papa, ma maman ", il a demandé " pardon d'avoir
brisé leurs vies " et " de ne jamais avoir pu dire
la vérité ". |